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creeping in your dreams ⊰ kaegan

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- Hell or Paradise -


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Rorschach Milton

Rorschach Milton
Sujet: creeping in your dreams ⊰ kaegan
Sam 9 Jan - 23:15


   
   Call him love when he chokes you.
Wear his crown and kiss him.
Pretend you don’t taste blood on his lips.
Pretend you don’t taste death on his tongue.
Cohorte dans la chambre, s’époumonent les faucheurs, cinglent les plus jeunes face aux plus anciens. Les paupières restent closes. Vacarme des demandes. Chaque matin, ils viennent, quémandent, rapportent les fautes des uns et des autres. Charognards. Une nuit sans sommeil. Les besoins d’un corps humain absents. Juste l’esprit éteint, les appels en sourdine pour quelques heures. Les muscles se tendent, la chair endormie, douloureuse, un bras qui ne répond pas. Planqué derrière sa tête, oreiller sommaire. Membre observé avec curiosité, puis oubli. L’attention se répercute sur les rayons de lumière, soleil charmant se faufilant à travers les rideaux, poussières virevoltant. Ça a le don de l’émerveiller, tous les matins. Halo somptueux. Se lève enfin la tête vers les petits, l’armée à son service, les mignons gamins incapable de se débrouiller, d’inventer. Silence à sa main qui se lève, commande la paix. « Je peux m’habiller ? Je ne vous demande que ça, ensuite… on discutera du vol de carnet, de la perte, des âmes non fauchées, de tout ce que vous voulez » S’excusent les petits, rampent certains et courent d’autres hors de la chambre. Carne tatouée, rafistolée, fresque vivante. Les miroirs sont inexistants. Rien pour lui montrer son apparence, voir l’humain, l’enveloppe de chair qu’il voit avec honte. Les tissus s’enroulent, masquent ce qu’il refuse à admettre. Présentable. Enfermé dans son costume, dans les amas de tissus. Là il se sent à l’abris. Différent d’eux. Au dessus. Un pied au dehors de la chambre et recommencent les piaillements pour deux heures.

Le crâne manque l’implosion, d’un troupeau de galopins jouant la fanfare contre sa caboche. Un médicament, un second, un troisième, tous dans l’eau, distillés, disparus, avalés. Inutiles. Café dans une main, ordinateur au regard, il prétend à l’humanité, s’est enveloppé de leurs problèmes. Entreprise qui ne connaît aucun problème, les mails qu’il envoie, gère ces inconnus plus polis que les faucheurs qui ont enfin disparus de son regard. Journée déjà entamée. La liste est à son regard, un parchemin sans fin, un allongement de toutes les secondes. Apparition des nouveaux, disparition des fauchés. Rorschach cherche en vain, cherche à reconnaître quelques noms, le passé retrouvé, mais tous sont des inconnus. Rien d’intéressant, aucun qui ne soit de retour.

Manteau aux épaules, le cuir aux doigts. A la peur d’en frôler un de trop près, de lui donner cancer, pneumonie ou simple rhume. Roule la mécanique sur le goudron, grognent les pneus d’une nouvelle acquisition. Un détour par l’hopital. Nécessaire. Un immeuble en feu, des centaines dispersées entre les différents lieux. Des morts à foison. Il fouine entre les couloirs, se fait ombre, invisible aux yeux de beaucoup, présents pour les enfants et les éveillés. Festin qui se prépare. Festin. L’avis des autres. Lui n’y voit qu’un travail, un boulot sans fin. Les pas mènent à d’autres ailes, rejoignent l’endroit où les esprits sont malades, les patients enfermés dans leur tête. Etrangeté des mortels. Les doigts courent sur le mur, tapotent d’un tambour infernal. Quelques uns s’éveillent, hurlent, et comprennent pour les croyants. Les autres séjournent à leur léthargie. L’intérêt se fait soudain. La reconnaissance. Les yeux se braquent sur une silhouette au fond du couloir. Dardent l’inconnu. Carnet à ses doigts. Un ébène de sa collection. Les dorures claquent à ses globes. Il avance vers le fugitif, régule les pas, ne court pas. L’un de ses carnets. Enfin un ! Les autres dispersés, octroyés à quelques mortels. Curieux de leurs agissements. Résonnent les pas, s’amplifie la course jusqu’à l’homme qu’il arrête d’une main de cuir à l’épaule. Sensation fantôme. Le voilà reculé de deux mètres. Distance pour les inconnus, pour eux, ces joyeux mortels. « Votre carnet… » Les yeux glissent vers la couverture, le livre protégé. « Je m’excuse de vous déranger, vous voulez peut-être rejoindre votre chambre, je peux vous accompagner ? » Inconnu confondu avec un patient. L’allure de celui qui s’est habillé à la hâte, vêtements dérobés à quelques autres. Si loin de la vérité. « Votre carnet… vous l’avez depuis longtemps ? » L’un des siens qu’il sort d’une poche de son manteau. Montre au mortel. Confiance qu’il gratte. Des dizaines dans le monde à présent. Eparpillés. « J’espère que vous n’avez pas tué votre compagnon de chambre afin d’avoir plus de place » Humour de travers, ça ne fonctionne pas. Toujours autant incapable de dialoguer avec la race humaine
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- Hell or Paradise -


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Kaegan Mordha

Kaegan Mordha
Sujet: Re: creeping in your dreams ⊰ kaegan
Dim 10 Jan - 0:22


   
   Call him love when he chokes you.
Wear his crown and kiss him.
Pretend you don’t taste blood on his lips.
Pretend you don’t taste death on his tongue.
Le crâne qui fait boum. Le cerveau qui rampe sur le sol, perdu dans l'un des coins. Une vieille odeur qu'il connaît chatouille ses narines et brûle sa gorge endormie. Les souvenirs disparus. Stop, stop, stop que l'Autre pleure dans sa tête. Petite coquille vide qui ouvre les yeux, comprend sa situation. Un monstre dont l'intérieur est pourri. La mâchoire qui se contracte, les sourcils qui se froncent. Envole-toi, trace ta propre route, arrête de ramper dans tes propres excréments. Tout simplement pas la force. Tout simplement minable. Ses fins doigts s'enroulent sur le verre, font pression, porte le liquide à ses lèvres. Il hurle à l'intérieur. Fait vibrer les deux âmes dans une mélodie commune, elles dansent et suffoques ensembles dans une même respiration. Il est debout. Ses faibles jambes le tiennent droit, ses yeux divaguent. Il sourit. Silencieux pendant un court instant, catastrophe inhumaine. « Ferme-là, Kaegan. » Folie illogique. Celui qu'il n'est pas. Il cause seul aux yeux des autres mais fait pleurer un homme à l'intérieur, il était aimé, doux, époux comblé et père aimant. Femme foutue à la porte, fillette charriée presque touchée. Monstruosité créée en douze années. La porte qui se rapproche, vêtements enfilés, haleine soignée. Propre et rien sur la folle nuit passée. Il sourit face à son visage, s'observe dans le miroir. Son sourire cache de nombreux soucis, problèmes et compagnie. Il cache un homme vide. Sans cœur, sans âme, sans poumons, sans rien dans les veines et dans le crâne. Il manque quelque chose. Quelqu'un. Il n'a plus qu'un carnet pour se sentir vivant et qu'un masque pour se cacher des vivants. Il garde ce dernier en main allant ensuite le cacher dans sa veste. Trésor de l'enfant.

Devant ses yeux se dresse un bâtiment blanc, les portes qui coulissent à son passage. La sensation d'être plus qu'un homme, qu'on s'écarte quand il passe. Des formules de politesse qui s'envolent à des oreilles occupées. L'Autre qui veut demander de l'aide. Journée banale. Kaegan s'approche des chambres, passe sa tête pour observer les malades. Certains dorment et d'autres demandent comment va l'infirmier attentif. D'autres.. Ne respirent plus. Il s'arrête et regarde le mort, les autres qui n'arrivent pas. Dysfonctionnement qui l'amuse. Kaegan continue sa route, ne demande pas d'aide et l'aile psychiatrique prend place devant ses iris amusées. Un frisson lui traverse le corps, il ne rit plus. Ne sourit plus. De marbre. Son nouvel enfer, ses nouvelles tortures. Vivre dans une pièce avec l'Autre dans sa tête, enfermé et traité comme un rat. La phobie de voir l'histoire qui recommence. La phobie d'être bloqué entre quatre murs. Encore. Ses pas s'arrêtent et ses muscles se serrent, les lumières clignotent au-dessus de sa tête. Il fixe la porte, sortie. Il ne devait pas arriver ici, pas si rapidement, pas du tout. Problème chronologique, les passages oubliés. Il agit sans savoir, oublie sans connaître.

Le silence qui naît. Il se sent seul parmi les âmes. Il n'est plus ce malin qui possède, il redevient celui qui subit. Kaegan commence à sortir son bouquin, glisse ses doigts sur son cuir pour rester ici, pour ne plus bouger, ne pas finir enfermé sans qu'il puisse s'en rendre compte. Demi-tour que l'Autre hurle.. Et qu'il n'écoute pas. On marche dans son dos, trop vite, pas assez. Quelqu'un approche. Pas seul malgré les ombres. « Votre carnet… » L'alcoolique se retourne lentement, ne plonge pas de suite ses yeux dans ceux de son interlocuteur. Il croise d'abord ses vêtements noirs qui couvrent toutes les parcelles de sa peau et ses iris prennent enfin place sur le visage de l'homme. Déjà vu. Les souvenirs qui n'indiquent rien. La mâchoire qui se crispe, mauvais rêve. « Vous n'avez rien à faire ici. » Le livre est à lui. Lentement, Kaegan cherche à le ranger, le cacher des yeux baladeurs. « Je m’excuse de vous déranger, vous voulez peut-être rejoindre votre chambre, je peux vous accompagner ? » Il rit. Légèrement, nerveusement. Votre chambre. « Je n'ai plus de chambre depuis un moment. » Phrase trop entendue, il veut l'oublier, pourquoi cet homme ose lui en parler ? Il veut découvrir son nom. Retenir son visage. L'écrire dans ses pages. « Votre carnet… vous l’avez depuis longtemps ? » Et l'inconnu en sort un. Le même. Les mêmes écritures nichées dans le dos, les sourcils qui se froncent et le rire qui s’éteint. Impossible.. « J’espère que vous n’avez pas tué votre compagnon de chambre afin d’avoir plus de place. » Les yeux de Kaegan plongent dans les siens. Il ne rigole plus. L'observe en silence et ne bouge pas. Une seule phrase qui résume le gaillard, la voix qui accompagne. « Il fallait venir quelques mois plus tôt pour le voir en vie. » Humour bancal. Vérité. Il crache ses mots, ce n'est pas l'infirmier dont les petites filles sont amoureuses. C'est celui qui attire les mauvais, les grands. Les monarques. Il ne se rend pas compte du poids de ses phrases, la chronologie qui bug, l'esprit qui parle avant les désirés. Il oublie. « Je divague.. Dans tous les cas, vous n'avez rien à faire ici. » Le carnet qu'il range en silence, n'en parle pas. C'est à lui, pense que celui qu'il présente est un faux pour lui voler. Il sourit, ses dents dévoilées, jeune homme aux airs angéliques. « Vous devriez vous plaindre à votre vendeur et ranger votre copie, c'est un unique exemplaire. » Ne sait pas qu'il parle à son créateur. Amusante situation.
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Rorschach Milton

Rorschach Milton
Sujet: Re: creeping in your dreams ⊰ kaegan
Dim 10 Jan - 21:43


   
   Call him love when he chokes you.
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Pretend you don’t taste death on his tongue.
Carnet qu’il observe entre les doigts de l’inconnu. Tinte la connaissance, la reconnaissance. Les yeux dardent, cherchent à saisir ce qui se cache sous l’enveloppe. Ce n’est qu’un écho misérable, une répétition de ce qu’il recherche depuis des années, siècles passés. Des âmes égarées, envoyées aux limbes, nécessaire séparation. La couverture noire. Les lettres mordorées, l’encre des cieux. Un inconnu qu’il veut pour ses filets, un mortel de plus à la collection. Death ne désire qu’une information, savoir si il s’en est servi. Utilisation que beaucoup renient, observent et jettent. Les trouillards. Les non-joueurs. Ce sont les impétueux dont il a besoin, les égarés, perdus, écorchés. Les âmes neuves, non bafouées, intactes et sublimes s’ignorent à son regard, restent dans le coin de l’œil. Rien à faire ici indique l’inconnu. Effectivement. Sa présence n’est pas tolérée. Aile psychiatrique dédiée aux médecins, à ces personnes parfois plus malades que leurs patients. Des années durant lesquelles il a séjourné, hantant les anciens lieux, les cages pour fous. Médecins assassins qu’il fauchait. Les temps ont changé, ils ont oublié leurs expériences, leur volonté créatrice. Tous sont affables, perdus, attendant le couperet. Le voilà à faire quelques pas, à se rapprocher sans jamais effleurer la limite. « Je me promène, mais peut-être qu’il y avait un panneau interdisant ma présence… donc ce cas, je l’ai volontairement omis » Pancartes demandant aux visiteurs de faire demi-tour, le tout souligné, encadré, crachant le rouge du détour demandé. Les lois sont aux autres. Pour ces petits foulant la Terre, humains parfois charmants, souvent trop ignorants.

Pas sa chambre. Pas d’habitation dans le couloir infernal. Les yeux se baissent, légère contrariété à l’idée de s’être trompé. Lui qui ne commet pas d’erreur, devine toujours. Lire dans les esprits aide, mais pas ici. Rorschach se permet de clore les portes, les mains fouilleuses de pensées emmêlées. « Vous revenez voir vos camarades ? » Teinte l’innocence qu’il retrouve parfois, la naïveté qu’on ne lui donnerait pas. Sarcasme pour d’autre. Simple question pour lui.

Compagnon ayant rejoint la terre, surtout les verres. Chambre abandonnée pour un seul. Vérité ou mensonge pour le satisfaire, il se laisse tromper. « Comment ? La mort doit paraître naturelle, sans quoi le doute s’installe et évidemment, ça vous attire quelques ennuis » L’intérêt du carnet, la limite imposée. Des idées qui ne débordent pas, des morts qui ne viennent pas effleurer la limite de l’impossible. Des milliers d’idées qu’il a tenté, cherchant la fin, ce qui ne pouvait pas être ordonné par l’écriture sur les pages blanches. Inspiration bridée. L’ambre observe le carnet rangé, masqué. « Je ne crois pas que vous soyez le seul possesseur » Une copie, une arnaque d’un autre. La situation ébauche un sourire, une ironie aux lippes du millénaire.

Il passe le plus jeune, par la gauche, toujours le même côté, le diabolique moqueur. En avant par rapport à lui, de dos, il s’avance un peu plus vers l’aile de la folie, semble abandonner son nouveau compagnon nocturne. Les lumières crépitent à son passage, éclairent piteusement le sol, rendent compte d’un phénomène curieux. Les ombres sont nombreuses, ricanant. Elles sont trois au passage de Death, trois suivants ses pas, chahutant. « Si votre carnet est un vrai, alors vous devriez être capable de faire tomber quelques vies » Le voilà disparu du couloir, un claquement de paupière, le temps d’une seconde où les yeux perdent la vue. Il n’est plus là, retourné à un autre couloir, si loin et pourtant proche de celui qu’il a abandonné. Mission octroyée. Un jeu. Frappent à nouveau les doigts contre le mur, réveillent la musique de son roi. Les tambours infernaux se répercutent à tout le bâtiment. Tuer pour lui prouver que le carnet n’est pas une relique d’un faussaire. Death regagne les couloirs, marche vers les futurs crevés. Labyrinthe aux couloirs blancs, maculés d’atrocités.

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Kaegan Mordha

Kaegan Mordha
Sujet: Re: creeping in your dreams ⊰ kaegan
Dim 10 Jan - 22:42


   
   Call him love when he chokes you.
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Pretend you don’t taste blood on his lips.
Pretend you don’t taste death on his tongue.
Bouquin de sa vie. Qui intrigue le jeune homme, éveille ses sens. Main de la Mort, encre qui tue. Il sait tout autant que le voisin pendu. Suicide on dit les médecins légistes, un pauvre suicide. Kaegan était là, les yeux cachés derrière le rideau, admirant son oeuvre. « Je me promène, mais peut-être qu’il y avait un panneau interdisant ma présence… donc ce cas, je l’ai volontairement omis » Le sourire qui commence à trembler sur son visage. Pas l'habitude de parler aux inconnus, maman veut pas. Morte maman. Bouffée par les années. Le visage du plus petit des deux se relève légèrement, la mâchoire qui s'affirme. Le sourire qui s'envole. Volontairement omis. Ses yeux se plissent et sa bouche s'entrouvre, le gamin veut répondre. Il cherche ses mots, mine fouineuse. « Promenade.. originale. » Il ne sait pas quoi répondre d'autre. Paroles lentes, la pause marquée. On peut lire dans sa voix de longs textes inexpliqués, des questions qui lui bousillent le crâne. Kaegan glousse légèrement, baisse son menton en même temps que les yeux. Sourcils arqués. « Vous revenez voir vos camarades ? » Il pouffe légèrement, les yeux rivés vers le sol. Amusé de la situation. Le sourire qui revient, les commissures qui s'élèvent. « Si seulement ils étaient encore vivants. » La vérité sur les mots, tous morts dans la folie. L'Autre qui ne voulait plus comprendre, plus entendre ses hurlements toutes les nuits. Le voisin mort en s'arrachant l’œil droit, certain de voir un corbeau le lui dévorer. Kaegan était assis dans le coin, les mains posées sur les genoux, les yeux qui retiennent la scène. C'était l'excitation de l'imagination. La compréhension du nouvel Homme, de l'évolution des siens. Idiots. « Comment ? La mort doit paraître naturelle, sans quoi le doute s’installe et évidemment, ça vous attire quelques ennuis » Le parasite relève les yeux. Croise ceux de l'homme. S'arrête un moment, brise le temps. Les minutes qui vont en arrière, les aiguilles se brisent. Ce visage. Cette tenue parfaite. Ces cheveux coiffés. Ces mains gantées. Une ombre. Les sourcils du bidule se froncent, image qui traverse son esprit. Rapide. Deux grandes fenêtres drapées d'un draps rouge sang. Puis l'inconnu. Ils se fixent.

Seules quelques secondes s'écoulent pour le promeneur, peut-être trois d'après le parasite. Les paupières qui clignent rapidement, témoignent d'une faiblesse. « Corbeau qui dévore l’œil. Veut l'arracher, meurtre par imagination. Mort habituelle dans ces chambres. » Le carnet montré n'est pas un faux, certitude qui s'installe. Il range le sien, cache aux yeux de tous son trésor, son précieux. « Je ne crois pas que vous soyez le seul possesseur » Les sourcils qui se froncent, la curiosité qui danse dans ses veines, qui frappe contre son crâne. Il ne relève pas la phrase. Observe les pas. Le corps qui bouge. Il s'avance, l'inconnu, malgré les demandes de ne pas rester. Les règles oubliées, inutiles. Pas un dieu pourtant. Puis la remise en question, les lumières qui crépitent, des ombres qui naissent dans son dos. Trois. Grandes, libres. La folie qu'il espère ne pas voir revenir. « Si votre carnet est un vrai, alors vous devriez être capable de faire tomber quelques vies » Foutue provocation. Les doigts du garçon commence à trembler sous l'excitation paranormale. Sous la découverte d'un jeu qui ne fait pas peur, qui le force à s'avancer. Le carnet qui sort, qui s'ouvre. Les pages blanches qui réchauffent son cœur, réchauffent ses âmes. Il est au centre de ce fameux couloir, stylo dans la main droite. Il tremble comme un enfant qui vient de recevoir son premier cadeau, pas très beau, mais l'unique. L'encre se pose. Les lettres se dessinent, les mots s’enchaînent. Ne s'arrêtent pas. Deux, trois lignes. Inspiré de la mort, inspiré pour la souffrance. Petit bidule bien éduqué. Nom, Prénom. Chambre 203, lit de droite. Se réveille suant, la bouche pâteuse. Ses dents jaunies se plantent dans le poignet du voisin, arrachent les veines qu'il caresse de sa langue. Déguste le sang, s'abreuve des cris. La main droite qui agrippe le muscle froid de son ami, l'arrache de son gosier. L'enfonce jusqu'à étouffement dans la gorge de son propriétaire pour ne pas réveiller les autres chambres. Il s'arrête de boire. Plonge ses doigts dans ses orbites et s'arrache les deux yeux avant de s'asseoir au sol, s'étouffe de ses propres mains. Kaegan quitte la fameuse chambre, laisse son esprit revenir dans sa caboche. Il sourit, gratte encore. Des mots qu'on ne sait plus lire, des mots qu'il ne connaît pas. Ancien langage qui fait bouger ses doigts.

Il ne sait plus s'arrêter, gâche une page entière d'un charabia que l'inconnu peut connaître. Puis l'arrêt total. Il relève les yeux, cherche le meneur. Envolé. Le livre claque et reste fermé, Kaegan avant d'un pas. Puis d'un second, s'approche des chambres 200. Les lumières se font plus faibles et des flaques naissent sous ses pieds. Ploq, ploq, ploq. Il baisse sa tête et voit une couleur assez sombre sous ses semelles. Le livre qui fonctionne toujours. Nouveau bug cérébral. L'Autre qui prend le contrôle, qui avance dans les couloirs, va se perdre en cherchant la sortie. Quand le contrôle revient, les images sont différentes. Les étages sont montés, les couloirs traversés. Loin devant lui, l'ombre de l'inconnu se dresse. Il est là. « Si le vôtre est un vrai, vous pouvez ôter quelques vies. » Le jeu renvoyé.
Une image qui traverse son crâne.
Du vert, des feuilles.
Labyrinthe. 
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Rorschach Milton

Rorschach Milton
Sujet: Re: creeping in your dreams ⊰ kaegan
Lun 11 Jan - 12:15


   
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Camarades assassinés, aux vers, pourrissants sous terre. Rorschach observe, curieux, la tête légèrement penchée de côté. Des années qu’il n’a pas croisé un humain aussi singulier, en liberté. Beaucoup sont dans des cages à présent, dommage. « Vous savez que les tuer vous empêche de jouer avec ? Sauf si vous les aimez morts, mais ça c’est votre problème... nécrophile ? » ça sonne avec l’innocence d’un enfant n’ayant pas saisi toute la définition d’un mot. Il ne s’offusque pas des préférences douteuses de quelques uns.

Le corbeau d’une imagination trop fertile, l’image d’un bec dévorant le globe, piquant jusqu’à en déloger l’oculaire. L’image séduit, rappel à d’autres souvenirs, de ces pendus, ces infâmes jetés aux oiseaux, nourriture de premier choix. Rorschach s’autorise un sourire, un sombre aux lippes tordues. Tuer est devenu un ennui, un métier morne qu’il exécute avec les années sans plus aucune once de passion. Rien pour faire chavirer un restant de cœur, d’idée. Toujours la même chose. Le carnet abandonné. Il ne s’autorise plus ces jeux là. Lassé. Seule la faux joue parfois, roule entre les doigts et arrache les tissus, fait voler les têtes. Cogne le sang contre les murs. L’image du plus jeune le séduit. User de la folie, d’un asile, de l’imagination pour mieux détruire. Il n’y a jamais songé. Idée intéressante, à conserver, plier, garder à la boite de Pandore débordante. « Il s’est étouffé avec l’œil ? »

Provocation, le souffle évaporé au couloir. Quelques mots seulement, et l’autre lui appartient déjà, entre dans le jeu. Les dés lancés. Death s’éloigne, disparaît, et revient. Un jeu de cache-cache. Il est dans la chambre avec l’homme, fiché dans un coin de la pièce, observant, intrigué. Se joue un drôle de spectacle. Diabolique possession des deux, de l’un assassinant son voisin, se gorgeant du sang pour finalement achever la partie trop rapidement. Intéressante construction. Les vies clignotes, rappellent qu’ils n’étaient pas destinés à mourir. Quelques imprévus dans l’emploi du temps de ses faucheurs, les assassins dérèglent les rendez-vous mortuaires. Aucun mot, aucune félicitations ou écoeurement. Il sort de la pièce. Imperturbable. L’inconnu crayonne toujours, férocité des gestes. S’engage une nouvelle partie. Ses ombres qu’il offre comme guide. Là pour mener les yeux bleus jusqu’à lui. Les étages. S’élève la voix, le ricanement de celui qui se croit maitre du jeu « Si le vôtre est un vrai, vous pouvez ôter quelques vies » Se taille un sourire dans l’ombre d’une alcôve. L’impressionnante expression d’un souverain malin.

Le carnet séjourne entre ses doigts, précieux qu’il ne cède jamais, le premier crée, le premier confié des deux pères sournois. Couverture au cuir passé, raclé des années. Les pages s’ajoutant à chaque nouvelle entamée. Magie du monde souterrain qu’il ne questionne pas. Death avance, les ombres jouant derrière ses pas, les mains arachnéennes cherchant à attendre ses chevilles, ses poignets, à l’entraver. Idiotes ne pouvant rien faire. Leur attention se détourne, s’accroche à l’humain sur les pas de leur maitre. Mignon qu’elles veulent effrayer. Un claquement de langue les rappelle à l’ordre, dans le sillage du monarque, à ne faire plus qu’une avec la sienne. Les portes courent à son regard, ces nombreuses, ces noms qui ne l’interpellent pas. Il en ouvre quelques unes, observe la date de péremption et referme. Rien ne peut le satisfaire ici. Aucune âme dont il a le droit de se repaitre. Un geste de la main entraine les yeux bleus à sa suite, dans les étages supérieurs. Une course dans le dédale des marches, le colimaçon où lui se trouve déjà en haut, tricheur abusant de ses pouvoirs, narguant l’autre qui n’a rien vu. Urgences est placardé sur une porte. L’hôpital endormi pour quelques heures. La passage d’un incendie ravageur. Les faucheurs tourbillonnent dans les couloirs, cherchent nourriture. Ils attendent, observent un chrono que seuls eux sont capables de voir. Death passe entre eux, valse parmi ses petits soldats qu’aucun n’est censé voir.

Les doigts de cuir s’arrêtent contre une porte, pousse la grinçante pour révéler un homme endormi. Machination des mortels. La conscience est reléguée au loin, assassinée. La main se faufile sur les barreaux du lit, là où est retenu prisonnier un homme. Nom lu sur une pancarte, informations déchiffrées à la hâte. La chair est calcinée, n’en reste rien sous les bandages, des décrochements maladroits, des déferlements de haine. Le feu a léché l’enveloppe. Visage à demi épargné, un œil valide qui s’agite sous la paupière, témoin de rêves mouvementés. La plume crisse contre le papier, inscrit des mots d’une langue oubliée, celle du diable qu’il parle parfois sans le savoir. Juste une illusion. Sa main caresse la peau maltraitée, retire un bandage. Il n’a qu’à effleurer pour causer la perte. Le voilà reculé, assez pour que l’inconnu puisse observer. Spectacle. Les bandages chutent, se délitent. S’offre la vision terrible. Le corps exposé, maltraité. Les tissus noirs d’un incendie. La carne craquèle lentement, des fissures sous l’immonde solidifiée. Des faufilements sournois. Tombe la calcinée en lambeaux. La peau s’arrache, s’épluche et virevolte jusqu’au sol. Morbide fascination. L’autre ne souffre pas. Les couches d’épiderme se succèdent, se joignent et tombe le pyjama de chair. N’en restent que les muscles, l’homme écorché dans son sommeil. Anéanti. Sonne le moniteur d’une âme à capturer. Il a menti à l’inconnu. La mort n’est pas celle programmée par le carnet. Elle l’est de sa capacité à détruire par le toucher. « J’admire votre imagination, mais peut-être que le jeu devrait s’arrêter ici » Taire la folie meurtrière. Il n’est pas là pour former des soldats. « Je ne remets plus en doute la véracité de votre carnet » L’âme séjourne au dessus du cadavre. Se promène dans la pièce. Un travail qu’il laisse pour ses faucheurs. Il se détourne du corps, de la pièce. Enfant ayant cassé son jouet. « C’est plus facile d’utiliser le carnet ? Je veux dire par là… vous avez imaginé des armes… » Vous. La race entière. « …vous avez les vôtres, vos mains… mais vous préférez un stylo et une feuille » Plus aisé, moins salissant, moins contraignant pour la conscience. Il usait et abusait du papier au début de l’humanité, trop craintif de les assassiner, d’en être jugé responsable. L’infernal s’arrête devant une machine, fait couler un café. Scène improbable. « Vous en voulez un ? »

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Kaegan Mordha

Kaegan Mordha
Sujet: Re: creeping in your dreams ⊰ kaegan
Lun 11 Jan - 15:05


   
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Pretend you don’t taste blood on his lips.
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Croque et arrache dans un bruit glaçant ses yeux aux jolies couleurs. Kaegan observe son travail. Son oeuvre, son imagination réelle. Sa gorge devient sèche et les cris se font silencieux, la vie qu'il vient de couper indirectement, la fin de l'histoire écrite. Scène qui n'est pas inconnue. Une vieille odeur vient se loger dans ses narines, le sang séché, l'odeur du charbon, des corps carbonisés. En un clignement de paupières et les images changent, défilent. C'est terminé. Il est ici, sur Terre, dans un nouveau corps, dans une nouvelle vie. Sa mâchoire se crispe et d'autres, plus nettes, naissent devant ses iris volontaires. Du vert, des feuilles. Un labyrinthe puis vient l’incompréhension devant la carrure imposante qui le surplombe de bien trop. Kaegan surveille, analyse la scène, veut comprendre les traits qui couvrent le visage de l'homme. Petit gamin perdu dans son pull, les mains qui pendent le long de son corps. Place instable dans sa tête, les deux aux commandes, Jovis pas très fort. Pas doué. Juste bourreau, juste blessé. Il est habitué aux images comme aux morts. Il ne ressent que de la curiosité. Pourquoi lui et pas un autre, pourquoi elle et pas son fils. L'oiseau de nuit s'avance en sa direction, lui recule d'un semi-pas. Garde sa position quand les mains s'avancent, rampent sur le sol, dessinent des schémas inconnus. Promenade originale. Le jeune homme observe, fasciné par les doigts osseux aux formes cassées. Pendant un instant il semblait ailleurs, dans les nuages comme disent les mortels. Un claquement qui arrache les microbes du palais, les mains qui s'éloignent, tristes de ne pas avoir joué avec lui. Elles rentrent à la maison. Ne font plus qu'une dans son dos. Kaegan relève les yeux sans croiser les siens. Il aurait voulu les voir, lui faire comprendre son émerveillement. Recommence. Le monarque ne s'arrête pas, passe à ses côtés, s'avance à des pas silencieux. Il ouvre des portes. Passe sa tête. Revient. Gamin qui laisse son tronc tourner pour ne pas le quitter. La main de l'autre se lève et lui demande renfort, cherche à se faire suivre par le gringalet. Sans un bruit il accepte. Tombe dans les filets du Roi, va finir bouffé par les cavaliers.

Déjà loin. Les marches avalées par ses pas, Monarque tout en haut. Il se dépêche, Kaegan, grimpe et s'aide. Tombe, aussi. Toujours ce gamin courageux qui ne supporte pas le manque de nourriture. Urgences. Dans sa tête les informations se bousculent, dansent, se frappent, se dévorent. L'autre qui sait manier les mots avec innocence, gestes délicats. Les calculs parfaits. L'autre qui lui ressemble, qui cherche la limite du jouet. Pousse à bout. Observe en silence. Sa copie de trop. Seul depuis toujours, pour toujours. Peut-être pas. Les portes s'écartent et laissent un lieu vide se dessiner. Les monstres qu'il ne voit pas, mais qu'il aimerait voir. En ouvrir quelques-uns, les comprendre. Monarque qui avance toujours, n'attend rien du misérable. Il essaye de rattraper. Une odeur le fait ralentir - les corps carbonisés, pas la même odeur qu'en bas. Jamais il ne vient ici. Sa manche droite vient cacher ses narines puis il traverse la même porte. Reste à l'entrée, pièce pour trois.

La chambre est saine, les rideaux sont tirés et une fine lumière traverse la pièce afin d'éclairer les doigts vêtus de l'homme en noir. Kaegan s'avance et se place devant le lit, bras mous, yeux dirigés vers le blessé. Sa bouche devient pâteuse. Pendant quelques secondes, les places changent, il arrive à se voir. À le voir. Cette fâcheuse manie de vouloir comprendre les autres jusqu'à se faire passer pour eux. Impossible de bouger, il entend le papier devenir plein. Des mots. Des lettres. Le nom du blessé qu'il s'imagine, le sien qu'il ne connaît pas. Monsieur sans passé, monsieur le fou. Petit garçon sans famille. Et cette caresse. Le cuir qui touche sa peau, la sensation qui remet les esprits en place. Le temps qui se fait long, l’analyse en quelques minutes qui en réalité sont des secondes. Sa mâchoire se crispe, l'un des bandages tombent. Haut-le-cœur. La peau craquelée, blessures éternelles. Kaegan le sensible, celui qui ne regarde pas ses crimes. Celui qui préfère voir le fonctionnement, le déroulement. La vérité qu'il se cache pourtant les sensations qui gagnent. Il aime ça. Oui, ça. La peau dégoûtante qui s'écroule sur le lit, le pauvre qui souffre. Ne sait simplement pas l'admettre. Il aime la décomposition du corps devant ses yeux. Les morceaux tombent, volent comme des plumes, caressent enfin le sol pour fin de chute. Spectacle moche. Beau. Effrayant. Attirant. Perdu dans ses pensées malsaines. « J’admire votre imagination, mais peut-être que le jeu devrait s’arrêter ici » Il revient, lève les yeux du corps. Visage  vide de toutes les expressions, pas de peur dans les veines. Pointe de découverte, d'envie d'en revoir. Encore, encore, encore. Jovis qui se montre sans le savoir. Jovis qu'il est toujours. « Il n'a même pas commencé. » Réponse presque inaudible. Une pensée volante qui s'échoue sur sa langue maladroite. Son corps ne bouge pas, ses yeux divaguent, dansent en suivant l'autre qui s'éloigne de la pièce. Il reste ici un moment, observe le lit. Le corps. La chose qui n'est plus homme. Un deuil, peut-être. « Chaque être humain est capable de commettre des actes de grande cruauté, les miennes, sont écrites. Je ne tue pas, c'est ma différence. » Il quitte la pièce à son tour est s'avance vers l'autre. Observe le liquide qui s'écoule dans le gobelet. « Non, je déteste ça. » L'autre boit. La fumée qui s'éloigne dans son dos. Kaegan humidifie légèrement ses lèvres avant de reprendre la parole, voix plus interrogative. « Je crois comprendre que vous n'êtes pas comme nous. » Les hommes. « Et vous n'êtes pas comme eux. » Les autres âmes errantes, les démons basiques. Ils sont différents, plus idiots, moins doués. « Je veux savoir qui vous êtes. Ce que vous voulez. Pourquoi ce carnet. » Une petite pause qui s'installe, les yeux qui croisent ceux de l'inconnu bientôt révélé. Jovis qui parle. Celui qui est passé dans les Limbes, dans une brèche. Celui qui ne connaît plus son prénom, qui ne sait plus rien de sa vie. L'autre qui sait des choses. Certainement. « Vous semblez en savoir d'avantage que moi.. Et la curiosité n'est pas toujours un défaut. » Il insiste sur toutes les phrases, tous les mots. Petit maladroit qui parle trop. Retombe sur ses pattes. S'écorche aux ronces l'enfant sauvage. « Vous êtes spécial. »
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Rorschach Milton

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Sujet: Re: creeping in your dreams ⊰ kaegan
Mar 12 Jan - 21:08


   
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Un jeu. Il ne peut pas se permettre de se montrer si joueur avec eux, si enclin à leur présenter ce qu’il fait, ce dont il est capable. Equilibre bouleversé. Le voilà révélé, l’apparence presque véritable pour celui qui questionne, boude légèrement quand la partie s’annonce sur sa fin. Rorschach serait heureux de lui montrer, de l’entrainer un peu plus avec lui. Danger. Les mortels sont fragiles, l’esprit à la dérive. Il en a perdu plusieurs pour ses folies, ses envies. De ces quelques mains qu’il n’a pas su retenir dans la sienne, eux qu’il sait prisonniers des limbes. Compagnons abandonnés. C’est tout le souci avec lui. Sa capacité à les envelopper, puis à les éradiquer. Lassé. Des compagnons de route, des agréables qu’il tient contre lui et bouscule dans le puits. « Il serait maladroit d'assassiner un hôpital dans sa globalité. Même si certains médecins seraient heureux d'un peu de repos » L’inconscience que ses paroles sont capable de choquer, de les laisser stupéfaits, eux les mortels. L’hôpital dégorge de vies en suspens, de plusieurs qui ne passeront pas la nuit mais monopolisent une chambre. Les presque-morts ont le confort, les autres, pas assez mourant, séjournent dans les couloirs.

Pas un assassin. Irresponsable de la mort, du sillage à ses pas. Death autorise un sourire, une esquisse bancale. « C’est aussi ce que je me disais, que je n'étais pas responsable » Juste un emploi. « Qu'ils n'étaient que des mots dans un carnet. C'est plus facile. Pas de sang sur les doigts » Une arme ou des mains, la différence d’un geste, mais le résultat est le même. Corps à terre. Vie trépassée. Il observe un instant le cadavre, les lambeaux, spectacle de l’atroce. Evanouissement des premiers qui porteront un regard. La chambre est abandonnée, laissée pour d’autres, les chiens infernaux. Le gobelet roule entre ses doigts, la chaleur qui n’atteint pas l’épiderme. Il souffle doucement dessus, a appris les gestes des mortels. La langue chauffe au liquide, la gorge hurle un instant. L’aise du café, le gout au palais. Il semble déçu que l’autre n’accepte rien, se contente de l’observer, de le disséquer. « Le café n'est pas assez fort pour vous » Aucun jugement à l'alcool qu'il sent depuis le début. Les vagues ondoyantes. L’alcool est un intérêt depuis des siècles, ces bouteilles rangées, clinquantes, déviantes. Les liquides qu’il a déjà testés, tous. Des effets mineurs. Des cobayes qu’il a employés. Cherchant les bars, cherchant les cancéreux du foie. L’homme sans nom possède la même odeur, les effluves d’une vie abandonnée. Un problème qui n’est pas le sien.

Spécial. C’est donc ce qu’il est pour les yeux bleus. Idée ravissante. Spécial. L’habitude est pour les insultes, les crachats de haine. Le cuir est enlevé d’une main, dévoile l’immaculée d’encre. « Rorschach » Se tend la présentation, l’amitié quémandée. Le contact est proposé. Lui qui ne tolère pas de les effleurer, craint de les assassiner. Une poignée de main ne le tuera pas. Il l’espère. La curiosité ne se tait pas, toujours là, palpable. Aucune réponse. Il doit se taire. Ne rien donner. Des brides. « Vous n'êtes plus un patient mais revenez régulièrement » Questionnements à voix haute. Les dernières gouttes du café son avalées, gobelet rejoignant la poubelle. Le sourire idiot de celui qui marque un point. « Médecin ? » S’interroge le plus vieux. Les yeux scannent, cherchent de quoi confirmer l’hypothèse. Il ne détruit pas l’esprit, n’y entre pas. « Vous devriez en prendre soin… des vies entre vos doigts » Le carnet évoqué, le sous-entendu d’une capacité à tuer les méritants, et pas quelques inconnus juste pour l’amusement. « Je possède un carnet depuis des années, j’ai juste appris à m’en servir, rien de plus » Il ne sait pas prétendre, jouer à l’humain, être comme eux. Ce sont des ricochets maladroits, des esquisses bancales de ce qu’il copie avec dissonance. « Je vous ai interrompu… dans le couloir » Avant que commence la partie. « Vous alliez retrouver femme et enfants ? » Petites vies agglutinées autour de lui. Famille.

Des médecins circulent dans les couloirs, les observent d’un œil curieux, se taisent. Disparaissent. « Je peux vous raccompagner ? Juste pour… m’assurer que vous ne laissez pas trop de traces derrière vous » Clin d’œil amusé. Il s’évade encore, reprend la course entre les couloirs. Escaliers, ascenseurs. La cavale est jusqu’à la sortie. Assis sur les marches. Il attend le compagnon de nuit.


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Kaegan Mordha

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Sujet: Re: creeping in your dreams ⊰ kaegan
Mer 13 Jan - 7:45


   
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Une fin. Les lumières qui s'éteignent dès que la dernière carte est posée ; la vie s'envole, pas un souffle dans la pièce, tout est terminé. Les corps en psychiatrie, et ici, le tableau macabre. Hôpital des Enfers qu'il apprécie enfin. Keagan aurait fait le bon élève à suivre son professeur jusqu'aux catacombes du passé, s'enfonçant aux côtés de la mort, silencieux comme l'une de ses créations. Différent des humains aux esprits fermés, la caboche accrochée. L'imagination est une arme plus puissante que les bombes, que celui qui touche et arrête un cœur. L'imagination tue à petit feu, fait brûler l'âme de l'intérieur, la Mort devient la délivrance de cette folie personnelle. « Heureux est un mot bien trop complexe pour s'accorder avec la mort. » Ne s'occupe pas des mots, refuse de croire que les Humains seront heureux. La paye sera moins importante pour certains et l'argent n'est plus que la seule chose qui compte. L'effet du sang qu'il hésite à connaitre. L'odeur cuivrée qu'il évite de garder sur les mains bien longtemps, l'horreur d'ôter une vie de celles-ci. Préfère laisser le travail aux mines pointues qui traversent leur gorge. « Ce n'est pas le fait de rendre les choses plus faciles qui me plaît. C'est.. Compliqué. Tuer quelqu'un ce n'est pas quelque chose à prendre à la légère. » Ironie qu'il ne veut pas installer. Aux yeux du mortel tuer est un art que seuls les grands artistes savent manier. Lui, ce n'est qu'un imitateur. « Vous ne pouvez pas me comprendre. » Il laisse ses yeux divaguer, observer d'autres points, d'autres choses moins fascinantes que l'âgé à quelques pas. Ne préfère pas creuser pour le moment, les idées de son compagnon nocturne sont trop butées pour qu'il daigne y trouver amusement. Le jeu était bien mieux que de foutues paroles. « Le café n'est pas assez fort pour vous » Les sourcils s'arquent et les yeux reviennent à la maison, plongés dans les siens. Il sourit légèrement, pouffe à en relever ses épaules une petite seconde gardant ses dents blanches dévoilées. « Trop concentré. » L'ironie qu'il installe. Pas méchant l'enfant, trop jeune pour rester dans les mêmes sentiments. Bipolaire disent les gens. Passe du désagréable à l'agréable, du loup à l'agneau. Journal inversé, on peut lire deux à vingt personnes. C'est.. Compliqué.

Spécial. La mort attirante, qui s'autorise à prendre des vies, à mettre des dates sur des pierres et des larmes aux joues. N'a rien contre elle, presque esclave, il aide sa propagation. Perturbe les horaires, aime être le petit tueur à l'horloge décalée qui ne semble pas lui déplaire. Et cette main tendue, dévoilée du gant. Grande aux doigts glacés. Il l'empoigne avec une légère sympathie. Ne jamais toucher la mort. Rien n'arrive, les yeux s'observent et l'autre lâche prise, voulait un résultat peut-être plus convaincant. « Enchanté. » Identité secrète, veut faire durer son propre jeu de découverte. Les questions arrivent, s'enchaînent, les réponses attendues. Elles n'arrivent pas, les mains s'enfoncent dans les poches, les sourcils s'arquent à toutes paroles, amusé. « L'expérience confirme votre connaissance sur le sujet. Quant aux vies.. Elles ne sont pas entre les miens, heureusement pour elles. » Les paroles sont étranges, les mots ne sont pas naturels. Tous inventés, copiés, travaillés. Mauvais acteur que le gamin ne relève pas, commence à perdre son sourire en entendant femme et fille. L'Autre qui doit certainement écouter, pleurer dans un des coins du crâne. « Je ne suis plus marié et ma fille est partie, morte. » Tuée par ses propres mots. Inscrite sur le carnet pour faire pleurer l'Autre, pour lui faire comprendre qui est le chef des deux. Qui contrôle le corps, les émotions. Petit monstre. Rorschach qui ne répond pas, semble ignorer, ne relève rien à son tour. Peut-être un affront suite aux paroles oubliées.  « Je peux vous raccompagner ? Juste pour… m’assurer que vous ne laissez pas trop de traces derrière vous » Le clin d’œil que Kaegan retient. Sourire léger, témoigne l'accord, le compagnon s'éloigne dans l'ombre.

Un peu plus loin la carrure revient, se dessine dans l'ombre. Kaegan ne bouge pas du haut des marches, sentiment de puissance, les pas qui font descendre le corps de quelques étages. Rien de plus qu'un humain. S'installe avec lui. « Avant de partir, je d- » Il cherche à entamer sa phrase quand un mal de crâne perturbe ses pensées. Automatiquement l'une de ses mains vient se glisser sur son front et masse le brûlant. L'enfant n'arrive pas à sourire, la douleur s'installe et tapisse les murs d'un drap noir. C'est silencieux dans la caboche, n'a plus la respiration de l'Autre. Les yeux qui se ferment sous la douleur et la seconde vient chercher de l'aide sur les marches. Deux clous qui s'enfoncent dans ses tempes, le sang qui ruisselle sur son visage crispé. Empoisonné, songe-t-il quelques secondes avant de perdre vaguement connaissance ; les murs qui bougent, carrés et triangles se dessinent devant lui. Puis le chaos total. Kaegan laisse sa respiration devenir saccadée et ses yeux roulent sous ses paupières, tournent, dansent. L'Autre n'est pas là pour calmer le loup. L'Autre. N'est. Plus. Là. Dévoré. Englouti dans les ténèbres, mort. La solitude qu'il ressent après des années. Ses projets envolés, toutes les tortures oubliées. Les larmes de l'Autre ne coulent plus dans ses veines. La peur du noir. Il sent que la coquille est vide. Rorschach dans sa tête, tueur du faux-ami. « Je, qu-qu'avez vous.. » Grimace qui annonce une souffrance anormale. Cervelle touchée, corps intact. Nouvelle expérience. La main touchant la marche se claque sur l'épaule vêtue de l'homme. Ses doigts font pression et les traits s'affirment. « Il.. » Le visage de l'enfant qui se lève, les yeux qui cherchent un point réel. Les siens. Souffrance totale, vision brouillée. L'inconnu n'est plus qu'un léger mirage, l'âme qui doit s’étendre dans le corps maintenant sien. Dernier visage en tête, le gamin qui tombe sur le côté, s'approche dangereusement des marches. La tête qui risque de gros ennuis mais des bras attrapent le corps tombant. Le bidule ne doit pas être brisé. Trop.. Différent. Adresse dans le porte-feuille, prénom qui l'accompagne.
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Rorschach Milton

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Sujet: Re: creeping in your dreams ⊰ kaegan
Jeu 14 Jan - 14:31


   
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La mort engendre le bonheur des médecins. « Le mot était mal choisi » Excuse d’une tête qu’il abaisse doucement vers l’avant, reconnaît ses tords. Aucun ne se satisfait de la mort, du dernier souffle des corps. Peut-être quelques arrivistes, ces charognes attendant de toucher le pactole quand tombe une vieille dame. Eux, ils sont heureux, ils ne cherchent pas à comprendre, ils prennent. Des chiens. Des pillards. Mais les médecins. Si plusieurs patients décédaient dans la nuit. Le soulagement ferait partie du lot d’émotions. Ne plus s’inquiéter, prendre du repos. Il ne doute pas de cette idée. Tuer n’est pas aisé. Un rire s’étrangle dans sa gorge, ne dépasse que par un sourire tordu, à moitié dévoilé d’une lampe clignotant depuis son arrivé. « Le carnet vous permet un certain détachement » Inscrire un nom, visualiser un visage. Aisé de s’en frotter les mains, de dire : ce n’est pas moi, regardez, il meurt étouffé. Tous ont renié leur responsabilité, chaque possesseur d’un carnet abandonné. Tous craintif, tous incapables d’assumer. Des siècles passés à chercher celui qui oserait dire : c’est moi. Tous ploient l’échine. Pas à prendre à la légère. « Vous avez tué sans distinction » Le jugement est là, darde au regard qu’il maintient d’ambre. Des tueurs, il en a suivi, en a laissé en liberté, leur donnant plus de temps que prévu, juste pour voir, pour s’assurer d’un schéma de pensées. L’inconnu a massacré, au hasard de ses envies.

Le comprendre. Incapable de ça prétend l’autre. Il côtoie les mortels depuis le commencement, tente de les saisir, fumée entre ses doigts. Toujours complexes, tous différents. L’idée est la même, créations diverses, mais c’est l’intérieur qu’il ne saisit toujours pas, les connexions, les personnalités, toutes ces différences, ces substrats fascinants. « Probablement pas ce soir, mais avec un peu de temps, je serai capable de comprendre une facette »

Patte blanche offerte comme présentation, les doigts s’enroulent à l’autre, l’humain qu’il craint de détériorer. De quelques uns qui se sont décharnés à son regard. Petits tas de cendres. Poussières au vent. La stupidité du jeu. Rorschach provoque, se moque et espère. L’entrevue des mains dure plus longtemps, fraction de secondes en trop. La curiosité d’une sensation, reconnaissance de la chair, l’épiderme en éveil. Sensation fantôme. Un prénom qu’il attend, une identité qu’on ne lui octroie pas. Le voilà déçu. La main se retire, disparaît au cuir. « Vous n’avez pas d’identité ? » Questionne le plus vieux, le curieux de ce qu’on ne veut pas lui donner. Rien ne lui répond, toujours ce visage entre rire et sérieux. Masque de théâtre. Facettes interchangeables. Plus marié, fille morte. Il ne répond pas, ne s’autorise aucun mot suite à la révélation d’une vie solitaire. Il voudrait demander comment est morte l’enfant, intrigué de savoir si il est venu pour elle. Et la femme. Pourquoi un départ ? Tous les indices sont là. Instabilité, personnalité double, alcool, assassin. Personne de sain ne resterait avec l’homme aux yeux bleus. Sauf lui. Toujours lui qui s’approche des écorchés.

La ville est éveillée, jamais en sommeil. New-York la grande. Il observe du haut des escaliers, se permet un sourire à l’entente des cœurs battant à l’unisson. Revient son compagnon qu’il pensait perdu entre les étages. Heureuses retrouvailles ! Pensée chassée rapidement. L’homme sans nom se débat avec des chimères, roulent les yeux, semble imploser la tête tenue entre deux mains. Rorschach ne bouge pas. Les yeux se vissent à la date, cherchent le jugement, l’indicateur du temps restant. Chrono qui n’est pas au bout. Il ne saisit pas, ne comprend pas sa responsabilité au cauchemar qui hante le plus jeune. L’assassine de l’intérieur. Les mains qu’il observe, la peau couverte d’une autre, animale. La poignée de mains. Il ne détériore que l’extérieur, laisse pourrir les corps. Pas responsable. Aucun agissement de sa part. Incapable de savoir ce qu’il doit faire. Plaie intérieure, aux connexions, à la caboche humaine. Pas médecin. Se chuchotent des brides de paroles, morceaux sans compréhension possible. Lui reste droit, immobile statue ne voulant intervenir. Le corps se tisse de peur, les muscles se contractent à la main sur son épaule, l’humain crachant sur les limites imposées. Les globes voltigent dans leur orbite, plus rien ne les retient en place. Spectacle effrayant. Un bras passe sous le corps maladroit, rattrape avant la chute, retient contre lui. Plus jeune en sécurité. Il tient l’humain. Poupée de chiffon tremblant d’un mal qu’il ne comprend pas. Incrédule. Instants à réfléchir, à chercher une solution adéquate. Des spasmes agitent le plus petit, il le retient, resserre l’étreinte, chuchote des langues oubliées. Les mains fouillent aux poches, cherchent une identité, une adresse. Papiers au sol. Les informations nécessaires sont trouvées. Un moment il songe à appeler un médecin, leur laisser en pâture. Rorschach choisit la seconde option.

Les deux disparaissent.
Fraction de seconde.
Devant la porte d’un immeuble.
Les clés introuvables, mécanisme forcé, déraciné.

L’appartement est ignoré, la composition aura son intérêt, plus tard. Il cherche la chambre, endroit où déposer celui qui a perdu connaissance. Les aiguilles tournent. Le temps avance. S’étire. Assis au bord du lit. Réminiscence du passé. Oubli de l'autre. Devenus des étrangers. Il observe, ne peut abandonner la carcasse vivante. Paupières agitées, les yeux bleus vivants. « Vous êtes chez vous. J’ai… préféré vous ramener plutôt que de vous laisser entre les doigts de vos… collègues » Ramener, par quel moyen. A espérer qu’il ne demande pas. Aucune voiture, pas de taxi. L’abus de pouvoir. « Tenez » Verre à l’eau soufflant l’odeur médicamenteuse. « Je ne veux pas vous empoisonner, buvez » Inhumain. Il a l’allure des ombres, des corbeaux guettant leur proie.
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Kaegan Mordha

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Sujet: Re: creeping in your dreams ⊰ kaegan
Lun 18 Jan - 19:51


   
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Comprendre une facette avec le temps. Phrase qui cogne dans sa caboche, avec le temps qui annonce des retrouvailles. Ils vont se revoir. Plusieurs fois. Kaegan l'imagine, l'espère. Rorschach qui intrigue l'enfant. Comme un écho, il désire l'écouter plusieurs fois parler, en savoir plus. Pas maintenant. Les spasmes ne s'arrêtent pas, son corps n'est plus sien, sa conscience s'envole. Quitte toute réalité. Il sent que quelque chose l'attrape, l'empêche de tomber, incapable de savoir quoi. Oublie des dernières heures, néant dans la caboche. Des phrases résonnent, elles qui voulaient apaiser l'enfant, font enrager la cervelle. Elles sont amplifiées à l'intérieur, hurlées. Sa mâchoire se crispe et plus rien. Endormi. Inconscient quelques minutes. Inflammation cérébrale, mort qui ne touche pas le corps, qui fait exploser le reste. Dans sa tête se déroule un combat brodé dans les paillettes.

C'est noir. Les murs n'existent pas. Dans ce monde qui n'est pas réel Jovis s'avance. Représentation de la caboche du chiot. A seulement quelques mètres de lui vient se dessiner une chaise sur laquelle Kaegan, du moins l'âme naturelle, est installée. Les mains posées sur les cuisses il ne quitte pas des yeux le parasite. « Parasite. » Jovis sourit légèrement avant de répondre. « Kaegan. » L'Autre relève un sourcil, rigole derrière ses dents. « Tu portes ce prénom plus que moi, garde-le. » Une deuxième chaise apparaît, Jovis prend place. Ils sont face à face, yeux dans les yeux, pour une fois ils ne s'arrachent pas les membres. Ils sont civilisés. « Je suppose que tu n'aimes pas notre nouvel ami. » « Tout autant que j'apprécie Altair. Je t'ai suffisamment surveillé pour te détruire de mes mains. Malheureusement, je ne peux plus rester. » En une fraction de seconde l'Autre se retrouve derrière Jovis, tapote ses tempes. « Ton ami vient de d’enflammer une de tes parties cérébrales.. » Il souffle les mots comme une histoire pour enfant, colle ses lippes à l'oreille. « et va te détruire à ma place, doucement, avec un sadisme insoupçonné. » Jovis pouvait imaginer son sourire vicieux. « Ne t'inquiète pas, je sais me défendre. » Un rire glaçant prend place, installe des miroirs autour du parasite. Il s'observe en silence, voit une âme sans visage devenir un homme, devenir le corps qu'il possède. « Tu ne peux pas te défendre face à lui. Il te connaît plus que tu ne te connais toi-même. » Jovis refuse de l'admettre, mais il ne veut pas voir son ami s'envoler vers les limbes. Cet humain c'est celui qui l'a aidé dans les pires moments. C'est celui envers qui un attachement est né. Il l'aime bien. Aime le torturer, l'entendre pleurer la nuit. « Arrête de chercher ton passé. Tu vas finir briser en morceaux. » L'Autre recule, devient l'âme sans visage. Il s'éloigne dans la noirceur. Quitte le corps ; se brise à la sortie, n'est plus qu'une vulgaire poussière plongée dans les Enfers.

Il se réveille au même moment, papillonne légèrement, émerge d'un sommeil instable. Sa bouche est pâteuse, ses membres sont contrôlés, son crâne ne souffre plus. Ses yeux laissent comprendre qu'il n'est pas seul dans la pièce, la voix confirme les soupçons. Rorschach. Celui qui détruit, qui sème la mort. « Je.. » Un seul mot sort de sa bouche tandis qu'il se redresse avec difficulté. Une boisson lui est tendue, les médicaments qu'il sent, haut-le-cœur léger. Déteste les médicaments. Ses doigts se glissent autour du verre qu'il porte à ses lèvres, avale tout comme du whisky les nuits noires. « Il n'est... » Rire léger, verre posé sur la table de nuit. Ses yeux bleus se posent dans ceux du corbeau au bord du lit. « Vous l'avez.. » Rire légèrement plus fort, les doigts qui indiquent le crâne. « Il est mort ? Vous l'avez tué ? » Il est replongé dans un spasme. Amusé, sa respiration devient difficile tandis qu'il essaye de s'avancer vers le monarque. « Vous avez osé le tuer.. » Folie dans les yeux. N'était pas seul dans sa tête. Voulait le garder pour l'éternité. Le dos provoque un craquement sourd, gamin retombe en arrière, ferme les yeux. Grimace légère. « .. Qui êtes-vous à la fin.. » Replonge dans les bras de Morphée.
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Rorschach Milton

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Sujet: Re: creeping in your dreams ⊰ kaegan
Lun 25 Jan - 18:10


   
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Pretend you don’t taste blood on his lips.
Pretend you don’t taste death on his tongue.
Il s’étonne de l’humain plongé dans ses cauchemars, d’une carapace s’agitant sous son regard. A quelques reprises, la main brodée de cuir se pose sur l’épaule, tente de calmer les furies d’une caboche animée. Rien n’y fait. Il reste là, attentif, un peu inquiet, ou ce qui s’en rapproche. Les aiguilles de la montre prennent leur temps, narguent le propriétaire et semblent reculer plutôt qu’aller dans le sens des choses. Joueuses. Il n’a rien à faire ici, aucune obligation de rester auprès d’un mortel. Ce n’est qu’une enveloppe de plus, une âme à l’intérieur. Rien d’extraordinaire. Possesseur d’un carnet. Possesseur d’une âme double. C’est assez pour le retenir, attiser une curiosité déjà trop malsaine envers toutes les petites vies de son sillage. Death sent la présence d’une âme seconde, effacée, d’un quelque chose qui ne lui était pas apparu plus tôt. Dualité dans un corps. Quelques rares cas similaires se rappellent à sa mémoire, ces humains devenant fou, devenant incapable d’actes résonnés, de paroles complètes. Il en a vu, et la finalité a toujours été la même. Suicide. Assassinat d’autrui. Dégradation. De l’intruse, il n’en discerne rien, pas plus que de l’autre. Chaos, mélange des deux ne facilitant pas les réponses.

« Vous l’avez tué ? » Interrogation qui sonne comme une accusation, un couperet à sa nuque. Un acharnement de l’autre. Il secoue doucement la tête, tente de prouver la négation de l’acte. Tuer. « Je ne tue pas » Répétition de mots précédents, de cette même conviction faussée. Il n’assassine pas, il va au devant de la condamnation, il cueille les âmes, les détache de leur enveloppe flétrie. Tuer. Il n’est pas un assassin, n’est pas de leur rang, famille maladroite. Il ne… Death se détourne, abandonne le lit alors que le plus jeune s’écroule encore. Cette fois, il n’est pas là, trop loin pour le retenir, le ramener contre lui, le sauver. Les gants sont arrachés à ses doigts, les mains immaculées, la chair encore vierge de noms. Il observe, se demande, questionne l’horreur dont il est responsable. Fièvre chez l’humain, la cervelle enflammée. Sa responsabilité n’est pas là. Lui se veut innocent. Les doigts se posent sur les objets, triturent quelques fascinations dont une curiosité qu’il laisse s’échouer au sol, observe les débris et n’en ramasse aucun. Possession hideuse qui trouve une place plus intéressante sur le plancher.

Les ombres à ses pas gigotent, geignent et leurs mains s’enroulent à ses chevilles. S’en est une qu’il attrape entre sa main gauche, relève à son regard. Idiote qui ne bouge plus, ne tire plus la langue comme elle sait le faire dans son dos. Peureuse. L’âme d’une femme ayant noyé ses enfants, huit petits dans la rivière sans explication. Sept mois qu’il l’a traine avec lui, refuse de l’envoyer en enfer où la torture sera trop douce. « Je vais te confier une tâche, une toute petite mission que tu devrais être en mesure de réaliser » Ricane l’imbécile, s’agite à l’idée de sortir des vues de son maitre. « Je veux que tu le surveilles, que tu m’en rapportes les dégradations… non, tu n’as aucun droit d’en être la cause » Sourire de l’ombre qui retombe, mine boudeuse de celle à qui un jouet est arraché avant utilisation. « Surtout… n’essaye pas de lui arracher la langue pour retrouver la parole » La bouche cousue s’étire et brise quelques coutures, hoche la tête et s’imagine déjà de belles tortures. L’ombre est détachée, la liberté pour quelques secondes, la fuite qu’elle pense s’octroyer. Pas assez rapide. Elle est rattachée au plus jeune.

Les doigts du roi courent sur la couverture, tissu rabattu sur les épaules tremblantes du mortel. Un papier est griffonné, déposé, quelques mots d’une langue perdue. L’infernal s’absente.
WILDBIRD
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